Gouvieux, 15.07.2012

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L'huile d'onction sainte

1 Bien chers frères et soeurs. Je vous apporte les salutations cordiales de vos frères et soeurs d'Allemagne, et particulièrement ceux de l'assemblée de Ludwigshafen. Il nous est très agréable d'être parmi vous. Les environs de Creil me sont particulièrement proches.

2 Jeune garçon adolescent, il y a 40 ans de cela, j'ai eu le privilège de venir avec mes parents chez le frère et la soeur Klejniak. C'était l'un de mes premiers voyages à l'étranger, et le premier dans cet occident si exotique pour nous à ce moment. J'ai beaucoup apprécié ce voyage. Jusqu'à ce jour je me souviens de certaines scènes. Aujourd'hui le frère Klejniak n'est plus parmi nous, et la soeur Irène n'habite plus ici, c'est le passé...

3 Bien chers frères et soeurs, dans le monde, la France est associée à de belles et agréables choses, à des vins célèbres, des fromages de choix, à la dernière mode, 4 à la superbe peinture et à l'architecture. 5 L'un des produits de luxe les plus prestigieux, et dont les français peuvent s'enorgueillir c'est le parfum. Qui dans le monde n'a pas entendu parler du Channel 5?

6 L'année dernière nous avons visité dans le sud de la France, le musée international des parfums à Grasse. C'est un endroit surprenant. Hélas, à ce moment là, je n'avais pas encore pris conscience à quel point il est important. Je ne me rendais pas compte du lien puissant qui existe entre la production de parfum et un certain domaine de la connaissance Biblique.

7 Dans la Bible nous trouvons de nombreux de passages qui nous parlent d'odeur et d'huile aromatique. Nous n'allons pas aborder l'ensemble des questions qui y sont rattachées. Nous allons concentrer notre sujet sur une seule huile aromatique, un parfum particulier, dont la composition a été arrêtée, il y a trois mille cinq cent ans. Il s'agit de l'huile aromatique utilisée pour oindre les plus hauts responsables – les rois et les sacrificateurs. Nous parlerons de l'huile d'onction sainte, qui, dans la bible, est l'image de l'Esprit saint d'onction.

8 De nos jours, nous connaissons différents rites liés à l'établissement d'une personne à une position publique. Le plus souvent c'est une certaine forme de voeu, associée à la remise d'un acte de nomination, ou parfois d'insignes symboliques.

9 Dans les temps bibliques, la prise de fonction pour un sacrificateur, ou pour un roi, était indubitablement liée à l'onction d'huile. C'est pour cela que les personnes qui obtenaient ces postes étaient appelées des oints. En hébreux «oindre» se dit MaSZaH et un „oint” c'est MaSZiJaCh, ou Messie

10 L'huile utilisée pour ce rituel d'onction avait une composition particulière. Elle devait être préparée d'une manière spéciale. Le procédé de préparation était et est resté le secret des sacrificateurs, et sa composition, bien que dévoilée et décrite dans le Bible, a été protégée afin que personne, sous peine d'exclusion de la communauté, n'ait le droit d'utiliser cette huile à des fins privées. Lisons ce passage.

11 Exode 30:23-33 Prends des meilleurs aromates, cinq cents sicles de myrrhe, de celle qui coule d'elle-même; la moitié, soit deux cent cinquante sicles, de cinnamome aromatique, deux cent cinquante sicles de roseau aromatique, cinq cents sicles de casse, selon le sicle du sanctuaire, et un hin d'huile d'olive.

12 Tu feras avec cela une huile [SzeMeN MiSzChaT QoDeSz], pour l'onction sainte, composition de parfums selon l'art du parfumeur; ce sera l'huile pour l'onction sainte. Tu en oindras la tente d'assignation et l'arche du témoignage, la table et tous ses ustensiles, le chandelier et ses ustensiles, l'autel des parfums, l'autel des holocaustes et tous ses ustensiles, la cuve avec sa base.

13 Tu sanctifieras ces choses, et elles seront très saintes, tout ce qui les touchera sera sanctifié. Tu oindras Aaron et ses fils, et tu les sanctifieras, pour qu'ils soient à mon service dans le sacerdoce.

14 Tu parleras aux enfants d'Israël, et tu diras: Ce sera pour moi l'huile de l'onction sainte, parmi vos descendants. On n'en répandra point sur le corps d'un homme, et vous n'en ferez point de semblable, dans les mêmes proportions; elle est sainte, et vous la regarderez comme sainte. Quiconque en composera de semblable, ou en mettra sur un étranger, sera retranché de son peuple.

15 L'huile d'onction se composait de cinq éléments principaux. Quatre sortes de parfum et de l'huile d'olive. Les quatre parfums devaient être mélangés dans des proportions bien définies. La quantité de deux des composants était double de celle des deux autres.

16 Si l'on prend la plus petite quantité comme unité de mesure, nous pouvons dire qu'il y avait deux mesures de myrrhe, une mesure de cinnamome (connue sous le nom de cannelle), une mesure de roseau aromatique, et deux de casse. Et le tout mélangé avec une quantité appropriée d'huile. En regardant de cette manière, nous pouvons dire que l'huile d'onction se composait de six mesures de parfum et d'une mesure d'huile, soit au total sept mesures

17 Cette mesure de base correspondait à deux cent cinquante sicles du sanctuaire, c'est à dire

de sicles doubles, se composant de vingt guéras (Exode 20:13). Le poids d'un sicle converti dans nos unités est estimé entre onze et quatorze grammes. Si nous prenons la valeur minimale, nous obtenons pour les parfums les poids suivants:

(La) Myrhe – 500 sicles * 11 gram = 5,5 kg (cinq virgule cinq)

(la) Cannelle – 250 sicles * 11 gram = 2,75 kg (deux virgule soixante quinze)

Roseau aromatique – 250 sicles * 11 gram = 2,75 kg (deux virgule soixante quinze)

(la) Casse – 500 sicles * 11 gram = 5,5 kg (cinq virgule cinq)
(et l') Huile d'Olive – 1 hin (3-6 litres) (trois a six)

Au total, cela fait mille cinq cent sicles de parfum et un hin d'huile, ou alors dans nos unités – environ 16,5 (seize virgule cinq) kg de parfums pour 3 à 6 litres d'huile. C'est une quantité importante. Il est possible cependant que la quantité d'huile éthérée (très pure) obtenue était bien inférieure.

18 Regardons de plus près les éléments composant cette huile sainte d'onction. Pour mieux nous représenter, à quoi ressemblent les parfums mentionnés et quelle en est l'odeur, nous avons préparé des échantillons, où nous pourrons voir l'apparence de la plante de laquelle on extrait une essence donnée, quel est l'aspect de cette essence à l'état brut, et aussi quelle est l'odeur de l'huile essentielle obtenue selon les méthodes d'aujourd'hui. Il nous est difficile de dire si ces méthodes sont identiques à celles qui étaient appliquées aux temps bibliques.

19 Selon ce que j'ai pu trouver sur ce sujet, la méthode utilisée de nos jours est la distillation, qui a été élaborée par les Arabes, et qui n'est connue, paraît-il, que depuis les huitième et neuvième siècle de notre ère. Auparavant, on utilisait probablement, la méthode toute simple de la non miscibilité des liquides.

20 Cela consistait à faire chauffer les parties aromatiques des plantes dans de l'eau pour en extraire les parfums. D'autre part, la graisse, dans ce cas l'huile d'olive, était utilisée pour saisir et fixer les huiles éthérées, qui à défaut, pouvaient s'évaporer pendant l'étape du chauffage. De cette manière simple, en chauffant lentement le mélange pendant quelques jours, il était possible d'extraire une petite quantité d'huile éthérée, qui se trouvait à la surface de l'huile.

21 Nous ne savons pas si les composants étaient mélangés avant l'étape d'extraction des huiles essentielles ou si les huiles étaient extraites séparément, pour être mélangées ensuite dans les proportions requises.

22 Dans tous les cas, afin de ne pas enfreindre l'interdiction d'utiliser une telle huile en dehors du sanctuaire, nous avons préparé des échantillons sur des cartons distincts. Nous nous souviendrons toutefois que ce n'est qu'une fois que ces parfums étaient associés à l'huile d'olive qu'on obtenait l'odeur sainte de l'huile d'onction.

23 Le premier composant de cette huile d'onction dont il fallait deux mesures soit 500 sicles, était la myrrhe. La Myrrhe c'est la sève d'une plante appelée en latin „commiphora myrrha”. Elle provient de l'Érhytrée, de l'Éthiopie, de la Somalie, du Yémen, et du Soudan. C'est de là qu'on l'importe en Europe. Ce sont des arbustes, des petits arbres avec des feuilles trilobées et d'assez grandes épines.

24 La sève jaunâtre se fige en cristaux translucides marron. Dans les anciens temps c'est la myrrhe liquide qui était la plus appréciée (Cantique 5:5), c'est à dire fraîchement récoltée, ou encore diluée sous forme de pommade.

25 La myrrhe était surtout utilisée comme un aromate à brûler ou comme parfum, mais elle était aussi utilisée fréquemment dans un but médical. On connaissait son action bactéricide et anti- inflammatoire. On l'utilisait comme désinfectant pour les plaies, mais aussi comme conservateur qu'on ajoutait par exemple au vin (Marc 15:23) qui servait pour l'insensibilisation car certains composants de la Myrrhe calment la douleur. Elle était aussi utilisée pour embaumer les corps (Jean 19:39). De nos jours elle est encore utilisée comme antiseptique et anti-inflammatoire comme par exemple pour l'inflammation des gencives. Elle a un goût un peu amer, c'est aussi pour cela qu'elle porte ce nom.

26 Outre ses valeurs olfactives et médicinales, elle était aussi appréciée comme cosmétique. Esther, se préparant à rencontrer le roi, a enduit son corps d'huile de myrrhe pendant six mois (Est 2:12). Il n'y a rien d'étonnant à ce qu'un produit cosmétique et médicamenteux aussi précieux ait fait partie des cadeaux apportés aux parents de Jésus par les rois mages (Mat. 2:11).

27 Symboliquement, à cause de son nom la myrrhe était associée à la souffrance spirituelle, ou à l'amour revêche. C'est de là aussi qu'une ville s'appelle Smyrne (en grec myrra). C'est cette assemblée de Smyrne qui est associée aux pires souffrances (Apoc 2:10).

28 Mais l'odeur particulière de la myrrhe devait être associée à quelque chose d'agréable, puisque la fiancée du Cantique des Cantiques, décrivant sont fiancé dit: Ses joues sont comme un parterre d'aromates, Une couche de plantes odorantes; Ses lèvres sont des lis, D'où découle la myrrhe (Cant. 5:13). Elle disait probablement cela à propos des paroles sages et agréables sortant de la bouche de son bien aimé.

29 Le deuxième composant formant cette huile d'onction, ajouté à raison d'une mesure, était la cannelle. Nous connaissons tous cette odeur, car elle est utilisée couramment comme épice aujourd'hui. La cannelle la plus connue provient du Sri Lanka et du sud de l'Inde. Il semble que la cannelle ait été importée de Chine dans les pays bibliques et en Égypte environ deux mille ans avant notre ère. La cannelle c'est l'écorce séchée du cannelier de Ceylan camphré, ou odoriférant, celui qui entre dans la composition de l'huile d'onction.

30 Pour prélever l'écorce, le tronc est d'abord dépourvu de son écorce externe desséchée, puis en martelant le tronc, se détache une écorce interne plus tendre qui sèche en quelques heures en formant les rouleaux caractéristiques. L'écorce séchée de la cannelle est souvent confondue avec la casse moins précieuse.

31 La cannelle était, dans les temps anciens, appréciée surtout pour son odeur et son goût. De nos jours on essaie en plus d'étudier ses vertus médicinales, par exemple pour réguler la quantité de sucre dans le sang. Il est même question d'utiliser la cannelle pour soigner le diabète. Il semble que notre habitude d'utiliser la cannelle dans les mets sucrés ait un sens intuitif.

32 Il est bon de rappeler à cette occasion, que la cannelle, et en particulier la casse qui lui ressemble, possèdent de la coumarine, qui provoque la cirrhose du foi chez les animaux d'élevage. C'est la raison pour laquelle elle a été retirée des produits alimentaires. Mais dans notre recette, la cannelle tout comme la casse sont des composants de l'huile aromatique. Elles n'étaient donc pas utilisées à des fins alimentaires

33 Dans la Bible, la cannelle n'est mentionnée que dans la description de l'huile et en deux autres endroits, où sont énumérées différentes plantes aromatiques (Prov. 7:17, Cantiques 4:14).

34 La troisième plante, dont le parfum devait se trouver dans l'huile d'onction, est la canne aromatique, ou acore odorant (acorus calamus). Cette plante est assez commune dans nos régions et je pense qu'elle est bien connue. On utilise principalement la racine dans l'alimentation, la parfumerie et la médecine. Depuis les temps anciens elle est utilisée à des fins médicinales en Chine et en Inde.

35 De nos jours on utilise surtout les racines de l'acore odorant pour exciter l'appétit et aider la digestion. On l'utilise sous forme d'infusion ou de liqueur. Une décoction d'acore odorant a des effets fortifiants. Dans la racine on trouve du azaron qui a un effet psychotrope et peut, dit-on provoquer des hallucinations.

36 Dans la langue biblique la canne (en hébreux) QaNeH désigne quelque chose de long et droit, comme la paille du blé. Symboliquement on l'associe à un instrument de mesure, comme la canne à mesurer (Eze 40:3) ou la balance (Ésaïe 46:6) ou à quelque chose de fragile, de chancelant comme dans le cas ou les Assyriens ont comparé pharaon à un roseau cassé, sur lequel on ne peut pas s'appuyer (2 Rois 18:21). Ésaïe a présenté le Messie comme quelqu'un de doux, de sensible, qui ne brisera point le roseau qui se ploie. (Ésaïe 42:3)

37 La dernière plante aromatique qui composait cette huile d'onction a déjà été mentionnée, c'est la casse. S'il s'agissait véritablement d'une sorte de cannelle, alors c'est l'écorce du cannelier de chine aromatique (Cinnamomum aromaticum), pour le différencier du simple.

38 Elle ressemble de par sa couleur et son odeur à la cannelle, si bien que les deux sont souvent confondues de nos jours. Dans la Bible la casse n'est mentionnée que trois fois pour désigner l'une des plantes aromatiques.

39 Les huiles aromatiques extraites des quatre composants que nous venons de voir, mélangées dans des proportions adéquates et délayées dans de l'huile d'olive formaient l'huile d'onction sainte – les parfums, dont les senteurs devaient être pendant des siècles le symbole de la sainteté pour tous les Israélites.

40 Jusqu'à présent, lorsque je m'imaginais la scène de l'onction d'un sacrificateur ou d'un roi, j'avais d'abord devant les yeux la vue d'une substance huileuse qui coulait le long de ses cheveux.

41 Il n'y a que depuis peu que je me suis rendu compte que cette substance ne devait être qu'un vecteur du parfum. Il ne s'agissait pas de voir les cheveux huileux, mais de percevoir l'odeur de la sainteté, que l'oint devait répandre autour de lui.

42 L'odorat est un sens spécifique. En permanence nous inspirons de l'air dans nos poumons, pour en prélever l'oxygène vital. Les quelques dizaines de litres d'air que chacun de nous respire par exemple pendant ce sujet, ne contiennent que de l'oxygène et de l'azote inodores. Il s'y trouve aussi d'autres particules, que notre nez analyse scrupuleusement. L'information les concernant sera transmise très rapidement au cerveau, parfois même sans qu'on y pense. Si nous sentons une odeur de nourriture, nous commençons à ressentir la faim. Le parfum des fleurs nous donnera une sensation de bien-être. En revanche si nous percevons par exemple une odeur de gaz, nous sentons tout de suite le danger.

43 Le sens de l'odorat agit même lorsque nous ne percevons pas d'odeur particulière. Parfois sans savoir pourquoi, nous nous sentons bien dans un endroit, et pas très bien dans un autre. Lorsque nous nous approchons d'une personne que nous ne connaissons pas, nous éprouvons parfois tout de suite une sympathie pour elle.

44 Une autre personne éveillera en nous de la réserve. Il paraît il que c'est notre odorat qui décide de cela. L'odorat de certaines personnes et en particulier celui des femmes est si sensible qu'elles sont capables de percevoir des liens génétiques, elles sont capables de reconnaître leur enfant par leur odeur.

45 L'odeur, c'est-à-dire, le mélange des différentes particules qui se dégagent dans l'air, reste pendant un certain temps à l'endroit de sa source. Parfois, même à l'air libre, nous percevons la délicate émanation agréable qui poursuit une personne utilisant un bon parfum. Une telle odeur persiste à plus forte raison dans un endroit fermé.

46 Dieu a souhaité, que la sainteté soit symbolisée par le parfum. L'odeur de sainteté devait s'élever dans les endroits où le culte était célébré, car tous les ustensiles du temple étaient oints d'huile (Ex. 30:26-29). Les sacrificateurs devaient eux aussi être aussi imprégnés de cette odeur de sainteté, car leurs vêtements étaient parfumés avec l'huile tout comme une partie de leur corps (Ex 28:41).

47 Au temps où il y avait des centaines de sacrificateurs, et même peut être des milliers, les Israélites pouvaient ne pas les connaître personnellement. Lorsqu'un sacrificateur se trouvait au milieu des hommes, vêtu de ses vêtements personnels, il pouvait ressembler à tous les autres. Cependant, on pouvait reconnaître un sacrificateur à l'odeur spécifique de l'huile d'onction qu'il diffusait autour de lui. Lorsqu'il entrait dans une maison, cette odeur caractéristique de sainteté persistait dans l'air encore longtemps après son départ.

48 Chers frères et soeurs! Nous aussi nous voudrions être des sacrificateurs. Nous disons que nous nous sommes retrouvés sous la même onction, qui a été donnée à l'Église il y a mille neuf cent soixante dix neuf ans. Nous considérons, que nous avons reçu, nous aussi, une partie de l'huile de sainteté qui a été répandue sur le Corps de Christ. Qu'est-ce que cela signifie pour nous? Eh bien, cela veut dire que nous devrions répandre autour de nous cette odeur de sainteté. Cette odeur sainte d'onction devrait demeurer dans les endroits ou nous avons séjourné, parmi les hommes, avec qui nous avons eu des contacts.

49 Quel est ce parfum de sainteté, quels sont les éléments qui le composent. Que représentent pour nous la double mesure de myrrhe, la mesure de cannelle et de canne aromatique, et les deux mesures de casse délayées et fixées dans l'huile d'olive?

50 Le prophète Ésaïe nous a décrit, quelle était la composition spirituelle de l'huile dont Jésus, notre tête, a été oint. (Ésa. 11:1-2), « Puis un rameau sortira du tronc d'Isaï, Et un rejeton naîtra de ses racines. L'Esprit de l'Éternel (1) reposera sur lui: Esprit (2) de sagesse et d'intelligence (3), Esprit de (4) conseil et de (5) force, Esprit (6) de connaissance et de (7) crainte de l'Éternel. »

Voila les sept esprits de l'Éternel, avec lesquels Jésus a été oint. Voila l'huile d'onction qui a été déversée sur la tête du Souverain Sacrificateur et qui descend jusqu'au bord de ses vêtements. A juste titre donc, nous devrions veiller à ce qu'une partie de cette odeur de sainteté descende sur nous.

51 Essayons de comparer les sept expressions utilisées par le prophète Ésaïe avec les composants de l'huile d'onction sainte dont nous avons parlé précédemment. Le prophète Ésaïe dit d'abord d'une manière générale, que l'esprit d'onction c'est l'esprit du Seigneur, qui dans la composition de l'huile d'onction pourrait correspondre à l'huile d'olive dans laquelle ont été délayés les huiles aromatiques odorantes. Il parle ensuite de trois paires (1) la sagesse et l'intelligence, (2) le conseil et la force, (3) la connaissance et la crainte de l'Éternel.

Nous nous rappelons, que deux composants aromatiques de l'huile d'onction – la myrrhe et la casse intervenaient en double quantité, et les deux autres en une seule, ce qui donne aussi quasiment trois paires. Si nous comparons successivement les composants de l'huile d'onction avec les éléments de l'esprit d'onction de Jésus mentionnés par Ésaïe, nous aurions le tableau suivant;

Première mesure de la myrrhe, c'est l'esprit de sagesse

Deuxième mesure de myrrhe, c'est l'intelligence

Une mesure de cannelle c'est l'esprit de conseil

Une mesure de canne aromatique c'est l'esprit de force

Le première mesure de casse c'est l'esprit de connaissance

Deuxième mesure de casse, c'est l'esprit de crainte de l'Éternel

52 La myrrhe est le symbole de la double mesure de sagesse et d'intelligence. La sagesse c'est un attribut du caractère, l'intelligence, c'est la connaissance acquise, par la lecture ou l'étude. L'une n'existe pas sans l'autre, la deuxième dépend de la première. L'homme sage sait qu'il doit apprendre. Car avec la connaissance acquise il devient encore plus sage. La myrrhe en accord avec son nom est amère. De même, la connaissance nous chagrine. Nous parlons non pas de la connaissance mondaine mais de la connaissance Divine, de la connaissance des bases et des lois Divines. Lorsque nous en prenons connaissance, nous prenons conscience que nous sommes loin de ces idéaux. Nous observons aussi des manquements chez les autres hommes, dans les communautés humaines.

Mais la myrrhe guérit aussi – elle agit comme antiseptique, elle combat les germes des maladies, protège de la maladie, et lorsqu'une maladie se déclare, elle a un effet anti-inflammatoire, c'est-à-dire qu'elle combat le mal. La connaissance Divine est un médicament amer. Son utilisation est indispensable, afin de se protéger des maladies spirituelles, mais aussi afin de combattre les maladies qui se sont déjà déclarées en nous.

La myrrhe est aussi un agent conservateur et un antalgique. La sagesse Divine affermit en nous une bonne condition, et l'espérance d'un avenir merveilleux calme les douleurs actuelles. C'est pourquoi l'homme saint, est un homme sage, un homme qui apprend en permanence et acquiert la sagesse Divine. L'odeur de sainteté c'est avant tout l'odeur de l'amour pour la sagesse Divine et du zèle pour acquérir la connaissance Divine. C'est à cette odeur que les hommes devraient nous reconnaître. C'est aussi à cette odeur que nous reconnaissons les autres oints de Dieu

53 La cannelle c'est l'esprit de conseil. Il n'y a pas de sagesse sans l'utilisation raisonnable des conseils d'autrui. Même l'homme le plus intelligent est limité s'il combat en solitaire. C'est seulement en conjuguant ses acquis à ceux d'autres hommes que sa sagesse devient une partie de la sagesse globale de Dieu. Dans le corps de Christ, nous devrions toujours être unis avec les autres membres. Nous devrions toujours profiter du bagage moral, intellectuel des autres oints. Si nous avions l'impression, que leur conseil nous est inutile, cela signifierait qu'il nous manque l'odeur d'un composant important de cette l'huile d'onction – l'odeur agréable de la cannelle.

Ce n'est pas pour rien que la cannelle nous fait penser avant tout à une bonne nourriture, à des mets sucrés. Manger, c'est une activité agréable et communautaire. C'est peut être pour cela que la cannelle est devenue le symbole de l'esprit de conseil, esprit de sagesse qui nous permet de profiter de l'intelligence d'autrui. S'il est exact que la cannelle régule le niveau du sucre dans le sang, cela nous montre aussi parfaitement le rôle que joue l'esprit de conseil pour pouvoir acquérir la véritable sainteté. Nous pouvons consommer une bonne nourriture, mais si elle n'est pas bien digérée et assimilée, alors elle ne contribuera pas à faire fonctionner notre organisme correctement. La communion nous aide beaucoup à réguler l'assimilation de nourriture spirituelle. Seul, nous n'avons souvent tendance à nous développer que dans un seul domaine. Toutefois, lorsque nous nous réunissons à la table de Dieu avec d'autres membres de l'Oint, notre développement deviendra équilibré. Nos surplus seront assimilés par les autres, et nous nous profiterons des surplus produits par les personnes spirituelles qui seront à notre table

54 Dans cette comparaison, la canne aromatique correspondrait à l'esprit de puissance. C'est peut être l'association la plus surprenante dans cette comparaison. Lorsque pour la première fois j'ai écrit la liste des composants de l'huile d'onction à coté des éléments de l'esprit d'onction, c'est justement sur ce point que j'ai tout d'abord pensé que cela n'avait pas de sens, qu'il faudrait peut être changer l'ordre, ou alors trouver une autre explication. Mais ensuite, lorsque j'ai approfondi la question, j'ai constaté, que la canne aromatique est un symbole merveilleux de l'esprit de puissance. Notre force humaine ressemble à la canne. Il semble si facile de la casser. Mais d'un autre coté une paille de blé, qui en hébreux est exprimée par le même mot, est une invention merveilleuse de l'ingénierie divine. Cette tige fine, légère, souple est capable d'élever bien haut le poids d'un gros épi aux proportions très différentes. On n'a jamais réussi à atteindre de telles proportions dans des constructions humaines

Jésus l'Oint devait se caractériser entre autres par le fait qu'il n'achevait pas de briser le roseau cassé. Notre sentiment envers la puissance divine résulte de l'aide Divine. C'est pour cela que l'apôtre Paul écrit en 2 Corinthiens 12:10 « lorsque je suis faible c'est alors que je suis fort ». Voila le véritable ressenti que nous avons de la puissance.

Rappelons-nous aussi que le surplus d'acore odorant dans notre nourriture peut provoquer des hallucinations. C'est justement ce qui se passe parfois. Nous nous berçons de l'illusion, que nous sommes forts de nous mêmes. Mais ce ne sont que des hallucinations. Un tel sentiment de puissance, aboutira certainement à une chute brutale, lorsque soudain, dans une situation difficile nous nous réveillerons de cette hallucination. C'est pourquoi, soyons forts de la puissance Divine, qui se manifeste dans la faiblesse humaine.

Nous avons aussi rappelé, que la canne était aussi utilisée comme instrument de mesure, une règle ou une balance. Cela signifie que l'esprit de sainteté se distingue par la sagesse à évaluer ses propres possibilités, ses propres forces tout comme ses propres faiblesses.

55 Et pour finir la casse, dont la double mesure dans la liste des éléments de l'esprit d'onction correspond à la connaissance et à la crainte de l'Éternel. Le mot hébreu DaAT, qui a été traduit par „connaissance” signifie la compréhension découlant de l'expérience. L'arbre de la connaissance du bien et du mal dans le paradis est désigné par ce mot. L'esprit de sainteté se distingue par l'épreuve. La sainteté théorique n'est pas intéressante du point de vue de l'esprit d'onction. La sainteté de l'Oint, c'est-à-dire du roi et du sacrificateur, doit être expérimentée, éprouvée dans des situations difficiles. Un tel critère n'a pas épargné le plus Saint des saints, l'Oint Jésus. Même Lui a du prouver qu'Il n'est pas saint seulement dans des conditions favorables et agréables, mais aussi dans la souffrance, dans l'incompréhension, dans le rejet par les hommes qu'Il servait en vue de les sauver.

La deuxième mesure de casse, c'est la crainte de l'Éternel. L'homme, qui dans un environnement hostile est prêt à présenter des vérités et des valeurs impopulaires, répand autour de lui l'odeur de la crainte de l'Éternel. Jésus a dit, que les hommes peuvent tuer nos corps, mais ne peuvent pas nous prendre la vie éternelle (Mat. 10:28). Ils ne peuvent pas nous prendre notre dignité. Celui qui, en inspirant la peur et la honte à un oint de l'Éternel, s'efforce à le faire changer d'avis ou de comportement, sentira alors l'odeur de la casse – la disponibilité à présenter la vérité et les principes de vie divins, même dans des conditions défavorables.

La casse est donc le symbole des épreuves et de la disponibilité à présenter les bases de la sainteté' même dans un environnement hostile. D'autre part, rappelons, que la casse contient de la coumarine, dont l'excès peut, dit-on, provoquer la cirrhose du foie. Le composant de la sainteté montré dans la casse ne doit pas être consommé mais humé. Nous ne devrions pas toujours nous faire peur avec la punition Divine, toujours souligner à quel point servir Dieu est associé à la souffrance. C'est peut être pour cette raison que l'aspect et l'odeur de la casse rappellent la cannelle. Grâce à cela nous nous rappelons en permanence que même si par crainte de l'Éternel nous devons parfois souffrir de l'antipathie du monde, nous avons toutefois une communion sympathique avec les autres membres de l'Oint, qui souffrent avec nous. Et la souffrance commune est beaucoup plus facile et devient une source de force, car la participation d'autres personnes à la souffrance pour une même cause nous donne un sentiment de la justesse de cette cause, qui tôt ou tard vaincra.

56 Voila l'odeur de sainteté, qui caractérisait notre Seigneur Jésus, la Tête de ce grand Oint. C'était l'odeur de la sagesse et du désir d'acquérir la connaissance, l'odeur de l'envie de partager ses acquis avec la communauté et de profiter des acquis d'autrui, l'odeur de sentir la force qui s'accomplit dans la faiblesse de nos corps humains, l'odeur des épreuves dans le bien être et dans le désarroi, l'odeur de l'intelligence à présenter les affaires du Seigneur même aux hommes mauvais ou qui se détournent de Dieu.

C'est cette odeur que Jésus a répandue autour de Lui, c'est cette odeur que nous ont laissé les apôtres dans leurs livres saints. Nous aimerions nous aussi être imprégnés d'une telle odeur, et laisser autour de nous cette même odeur.

57 Ce n'est pas l'odeur des bons parfums du groupe Chanel, 58 mais l'odeur douce-amère du remède contre le péché et le mal de ce monde. Une odeur qui ne donne pas simplement un témoignage, permettant de reconnaître les véritables rois et sacrificateurs, mais qui guérit également, et qui propage la sainteté, qui par ses demi-mesures unit la bonne volonté de l'homme avec la sainteté de Dieu.

59 Efforçons nous chers frères et soeurs de répandre autour de nous de telles odeurs (1 Pier 1:15) « Mais, puisque celui qui vous a appelés est saint, vous aussi soyez saints dans toute votre conduite». (2 Cor 2:14) « Grâces soient rendues à Dieu, qui nous fait toujours triompher en Christ, et qui répand par nous en tout lieu l'odeur de sa connaissance! » Amen

Daniel Kaleta